Jacques René Jacob vice président le l'association Ternois Environnement m'a contacté dernièrement dans le but de nous apporter plus d'explications sur la présence importantes de perchlorates dans l'eau de notre village.
Après plusieurs parutions dans la presse, l'association a écrit à Mr Le Préfet de la région Picardie.
En voici la publication, lisez là, elle apporte beaucoup d'éclairciement sur le sujet de la présence de perchlorate dans l'eau potable.
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Denis BRUNELET Président de Ternois environnement 02
à Monsieur Jean – François CORDET Préfet de la région PICARDIE
Objet : prechlorate en Picardie
Le sujet cité en objet montre les remarquables études des services de l’état à Bordeaux ( 21 Juillet 2011 ) dans un premier temps, puis dans la région voisine du NORD PAS de CALAIS depuis 2012 mais montre surtout une corrélation quasi certaine entre les zones de conflits intenses et persistants de la première guerre mondiale et cette constance de pollution rémanente ; on voit très bien par exemple dans le 62 la ligne « Vimy – Bullecourt » qui fut pour les ANZAC et Canadiens des lieux de combats maintenant considérés comme faisant partie de leurs territoires nationaux tant les circonstances furent tragiques et poignantes et toujours demeurées dans les mémoires locales françaises mais aussi étrangères.
Or la PICARDIE fut traversée deux fois par ce conflit en 14 puis à nouveau en 18 ( Première [ 09 // 1914 ] et deuxième bataille de la MARNE [mai-août 1918 ] ) mais aussi plongée de 1916 ( Bataille de la SOMME ) et 1917 ( Chemin des Dames ) dans la guerre de positions ( tranchées ) ;sur une ligne générale de défenses multiples et larges aujourd’hui encore dénommée dans son ensemble ; ligne HINDENBURG .
Le tracé de cette ligne est en grande partie celui actuel de l’Autoroute A 26 de ARRAS à REIMS avec pour la PICARDIE un tracé passant au Nord de ROISEL , puis au Sud devant ST – QUENTIN // GAUCHY pour pénétrer par La FERE vers COUCY et la Forêt de SAINT – GOBAIN ; et ensuite se diriger au Sud de LAON par le Chemin des Dames vers Berry au bac puis à la limite de la Marne et REIMS tout proche.
Il y a donc une grande crainte de retrouver des analogies avec les analyses du Nord - Pas de Calais et des taux élevées dans les zones de combats intenses : ALBERT – PERONNE ; le saillant de ST – QUENTIN – GAUCHY puis la moyenne vallée de l’OISE et la forêt de Saint – Gobain , enfin le Chemin des Dames jusque à la limite du département avec la Marne ! En effet des tirs d’artillerie , des dépôts de munitions ; tout cela a été le quotidien de cette région de 1916 à 1918 et sur parfois exactement les mêmes territoires …
En complément on sait aussi que des zones de l’arrière ont eu à souffrir de bombardements mais surtout d’explosions ou d’incendies de munitions comme à SAIGNEVILLE ou LIERCOURT , deux communes de l’ arrondissement de ABBEVILLE ; dans cette zone on peut craindre une migration des pollutions lors des épisodes des récentes inondations de la SOMME ( 2001 ) dues en grande partie à la remontée des nappes , phénomènes caractéristiques de cette vallée , en particulier pour SAIGNEVILLE , dont le territoire est fortement impacté par le PPRI …. A priori de 1855 jusque 1987 dates des premières et nouvelles petites crues il n’ y aurait pas eu de phénomènes de ce type et donc les éventuelles pollutions de type perchlorate seraient sans doute restées sur place ?
Enfin si elles ont migré , il faut s’en préoccuper au niveau de la BAIE , au cas où elles se seraient cumulées avec celles produites de la fin de la deuxième guerre mondiale jusque en 1997 date d’arrêt des explosions provoquées par le Service de déminage dans le secteur du CROTOY et de Saint – Quentin en Tourmont.
Peuvent – elles affecter des élevages ( ovins etc.. ) ou des produits de la pêche , il faut le savoir !
D’une manière générale et pour l’ ensemble de la PICARDIE , il serait souhaitable ( l’ étude des Dpts 59 & 62 ne le précise pas ) que les services concernés puissent modéliser les usages des élevages ( bovins filière viande et filière lait ) mais aussi les usages des industries agro-alimentaires utilisatrices de l’eau potable ! A noter que on a réintroduit depuis quelques années une irrigation intense de certaines cultures ( Maïs , pommes de terres etc … )
On sait depuis longtemps que dans la chaîne alimentaire , certaines plantes ou certaines espèces concentrent plus que d’autres en particulier les pollutions et cet aspect doit être étudié et explicité . On ne doit pas oublier les cours d’eaux, on a malheureusement à y subir d’autres pollutions dont celle due au PCB qui n’est pas sans inquiéter les populations riveraines ou utilisatrices des produits de la pêche ( cf. AP ) . En conclusion sur ce point, on sait que l’animal ( bovins , poissons etc.. ) est un excellent indicateur si toutefois on le choisit et on traite ses analyses avec un protocole type CEMAGREF … Et pas avec de vagues mesures dont on ne connaît pas bien les différents paramètres … comme on le voit encore trop souvent !!!
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En ce qui concerne la seconde guerre mondiale , et ses combats de 1940 , ses bombardements et enfin les rapides opérations militaires de la libération en PICARDIE , on ne peut exclure de vérifier quelques points clés .
D’abord les communes bombardées et re - bombardées , les plus touchées , les communes cheminotes comme TERGNIER et HIRSON 02 mais aussi d’autres plus modestes comme Longpré les corps saints 80 etc… commune située le long de la ligne PARIS CALAIS …..
Une autre donnée est celle des bases de V 1 …
On a compté 350 rampes environ. Le département de la Somme a vu l’édification de 71 sites de lancement de V 1. Certains n’ont jamais fonctionné, abandonnés au profit de rampes plus légères, moins faciles à repérer, dites «sites modifiés».
Or on sait que beaucoup de ces « fusées » ne quittaient pas le site , explosaient ou s’écrasaient en bout de rampe , d’autres s’écrasaient dans la vallée … Et peu arrivaient au dessus de la Grande Bretagne ; on peut donc penser à une pollution de ces zones de site dont un des exemples le plus proche de AMIENS est celui de La Chaussée - Tirancourt !! ( CF. Assez proche de SAMARA ) ; de plus les produits étaient stockés sur place avant remplissage ( CF. SURCAMPS 80 dans le canton de DOMART EN PONTHIEU.) .
En terme de réglementation, on a à revoir et recadrer complètement le risque munition ; en effet par exemple dans l’AISNE , ce risque n’est pas vraiment acté ni officialisé dans les communes , parfois des recommandations accompagnent le DICRIM, mais cela n’est pas structuré au niveau départemental, là aussi nous avons interrogé le SIRACEDPC ( mi 2012 ) mais aucune réponse n’ a été reçue à ce jour … Il est URGENT de procéder à une mise au point incluant maintenant cette affaire de perchlorate d’ammonium , en effet la génération des agriculteurs ayant la mémoire du terroir va disparaître, les exploitations sont regroupées et il faut donc que les communes disposent de données d’alerte en fonction du risque potentiel de la zone , il y a assez de retour d’expérience , mais encore faut il s’en occuper ! ( Un secrétariat de mairie de commune sur la ligne HINDENBURG interrogé déclare demander souvent le concours des démineurs mais questionné dit aussi ne pas noter ces interventions ; donc il n’ y a aucune main courante dans les mairies ??? Ceci confirme assez bien la pauvreté des données administratives et la détresse de leur exploitation ) Enfin on doit renouveler très activement les consignes et également interdire très strictement aux entreprises , administrations centrales et de collectivités donc aussi aux employés communaux de brûler des déchets fussent ils dit verts !! ……….. En effet ces brûlots peuvent renfermer des munitions et les conséquences sont évidentes, ………..
Nous attendons donc de vos services que une évaluation pour le perchlorate parfaitement identique à celle du NORD PAS DE CALAIS soit faite commune par commune avec la plus grande transparence , il se peut que des taux élevés soient détectés dans des zones ayant été le théâtre de combats intenses et continus , vous comprendrez que l’ importance de ces contrôles doit aussi réveiller certaines consciences , il y a encore énormément de sites de réseau AEP ( captage et châteaux d’eau ) du 02 qui ne sont pas clôturés et qui n’ont aucun système de détection …( Si possible demander aux communes d’actualiser et de recenser [ par arrêté ] les captages privés … ) Une efficace revue et une remise à niveau sera une excellente opération dont nous espérons que vous prendrez personnellement la direction afin de dissuader certains de faire des impasses préjudiciables aux populations
Dans l’ attente , nous vous prions de recevoir , Monsieur le Préfet , avec nos remerciements pour la prise en compte de nos requêtes , l’expression de nos sentiments respectueux et dévoués .
Denis BRUNELET
Président
Pour Ternois - environnement association 02 "
Merci à Jacques René Jacob de nous tenir au courant des suites apportées par la préfecture Picarde !
En ce qui concerne la santé :
"Le ministère chargé de la Santé préconise en effet de ne pas consommer l’eau du robinet si la teneur en perchlorates dépasse 15 microgrammes par litre pour l’ensemble de la population, hormis pour les nourrissons de moins de six mois. Pour ces derniers, il est conseillé de ne pas utiliser une eau présentant une teneur en perchlorates supérieure à 4 microgrammes par litre pour la préparation des biberons.
L'ion perchlorate est toxique. Il l'est notamment pour la glande thyroïde, en tant que perturbateur endocrinien de l'axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien) chez l'animal et chez l'homme. Il est commercialisé et utilisé à grande échelle depuis les années 1940 (propulsif solide pour les militaires, munitions, production de peinture, traitement du minerai d’aluminium, engrais azoté, airbags, traitement des cuirs, la liste est longue...). Il convient de souligner que les perchlorates ne s’accumulent pas dans l’organisme humain et que leurs effets sont réversibles chez l’adulte et l’enfant selon l'ARS. "
Mais l'avis des associations des maladies thyroïdiennes pourrait être interessant !
A suivre...